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 Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |

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Eïleen L. Blackstar

Eïleen L. Blackstar

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MessageSujet: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyLun 3 Juin - 18:16


HOLY WATER


   Elle courait, il fallait qu’elle échappe à Castiel. C’était un jeu, du moins ça l’avait été… A présent c’était un entrainement. Il avait proposé de mettre en scène un jour où la confrérie leur tomberait dessus, alors elle se sauvait, elle essayait désespérément d’échapper au cruel destin – bien que factice – dont les enjambées, derrière elle, étaient bien plus rapides. Manque de bol pour le jeune homme, elle était féline et savait très bien se déplacer à travers les arbres et les racines proéminentes. Autant dire qu’elle était agile et que la nana qui se mangeait le sol violemment dans les films d’horreur, ce n’était pas elle. Son arc sur son dos était son seul moyen de défense. Elle avait déjà changé de visage, c’était Light qui s’échappait, le visage d’Eïleen était trop facile à reconnaître en ville. Ses chaussures qui frôlaient le sol commençaient sérieusement à lui faire mal aux pieds. Elle n’avait plus de souffle, il fallait qu’elle s’arrête. Elle se glissa derrière un arbre, fermant les yeux en reprenant sa respiration impossible à discerner. Heureusement pour elle, elle connaissait son adversaire par cœur et savait pertinemment que la discrétion n’était pas sa plus grande qualité. Elle entendant ses pas, il était capable de la discerner plus facilement parce que lui aussi ne la connaissait que trop bien. Autant dire qu’elle était dans la merde. D’autant plus que Crack, entre les branches d’arbres au-dessus d’elle laissait entrevoir sa lumière. Une boule disco en guise de partenaire de fuite, franchement, ça l’aidait pas le moins du monde, vous l’aurez compris.

   Tant pis, c’était le moment de tenter le tout pour le tout, Castiel avait dû reculer légèrement, elle ne l’entendait que de très loin à présent, alors elle inspira un grand coup et se remit à galoper, jetant un œil à Crack qui sauta de branches en branches pour la suivre, à des mètres de hauteur de là. Elle allait y arriver, il suffisait d’arriver jusqu’au lac, puis de prendre sur sa gauche pour rejoindre un autre village. Ça c’était le plan de base. Mais pour cette fois, elle n’irait pas jusqu’au village. Elle eut un sourire lorsqu’elle aperçut les rayons du soleil tombant sur la surface argentée du lac. Bien, voilà une bonne chose de faite. Elle ralentit la cadence, elle avait gagné, il avait dû abandonner et retourner à la cabane pour l’attendre sagement en préparant à manger. Mais elle aimait bien se perdre un peu dans la contemplation des magnifiques paysages de l’En-Dessous. Elle s’était fait une promesse : quitter ce monde pour espérer rejoindre la Surface. C’était un genre de rêve Américain mais en version Surface. Un rêve dingue qui promettait plein de choses mais qui la terrifiait aussi et auquel Castiel s’opposait fermement. C’était dangereux, il ne cessait de lui répéter mais elle était têtue et rêveuse. Elle y croyait, elle croyait qu’ils avaient tort, que les gens de la Surface avaient changé depuis le temps où ils avaient repoussé les porteurs. Elle croyait dur comme fer à l’acceptation des Spiritems et que la Confrérie ne faisait que manipuler les autres. Surtout depuis qu’ils voulaient sa peau… Elle avait tort, à demi en tout cas. Bien sûr la Confrérie n’avait rien de pure, cependant, la Surface ne l’aurait jamais acceptée non plus.

   Elle approcha du bord de l’eau pour glisser sa main dans le liquide froid, mais elle s’arrêta brusquement en captant qu’à quelques mètres de là, la surface ondulait étrangement, comme si quelqu’un s’était trouvé à cet endroit. Rien d’extrêmement dérangeant, bien sûr, une feuille aurait pu simplement tomber à la surface et dérégler l’immense paix du lac perdu dans la forêt. Mais il n’y avait pas de feuille à proximité. Un poisson ? Peut-être. Sauf que c’était bien trop constant pour qu’il ne s’agisse que d’une apparition spontanée d’un petit être aquatique. Alors elle se redressa légèrement, prépara son arc et attrapa une flèche. Elle était méfiante au possible et, légèrement paranoïaque. Il aurait suffi qu’il s’agisse d’un espion de la confrérie et pouf, elle était morte. Donc sincèrement, elle ne voulait pas prendre de risque. Elle posa la flèche contre la corde métallique, les derniers rayons du soleil caressaient le dos de sa main et toute la longueur de ses doigts fins. Elle voulait en finir. Être ridicule. Se défendre. Abréger la vie d’un innocent ? Elle n’en savait rien encore. Mais c’était peut-être bien le moment de se poser la question, justement.

   La scène était mythique. L’archère contre le vent. Elle ferma les yeux l’espace d’une seconde, le bout de ses chaussures trempait dans l’eau, elle ressentait presque chaque goutte tout autant que le frémissement de l’air à travers les branches des grands pins qui bordaient le lac. Un truc de chasseuse, d’autant plus de passionnée par la nature. C’était ces instants magiques où le temps s’arrêtait et qu’elle était entièrement en phase avec le reste de l’univers. Bon, d’accord, dit comme ça, c’était plus un truc de droguée aux champis de la forêt, fallait l’avouer. Mais promis, elle ne prenait pas grand-chose. Juste de temps en temps lorsque Castiel ramenait quelques provisions et… Je divague.

   Elle rouvrit les yeux, un léger tremblement dans l’eau ? Annonciateur qu’elle avait raison de se méfier. L’eau était tellement claire qu’elle discernait quelques poissons dont la silhouette argentée venait fendre l’onde impassible, finalement cette ondulation aquatique était totalement incohérente avec le cercle imparfait qui se détachait là où elle menaçait de la pointe tranchante de sa flèche meurtière. Elle manqua de sursauter lorsque Crack se glissa dans ses jambes, apparaissant de nulle part. Au moins, s’il s’agissait d’un danger, il était à présent bien au courant de la nature de la jeune femme, génial…

      ─ Qui que tu sois, si tu veux avoir une chance de t’en sortir, fais en sorte d’être visible…

   Sa voix n’était pas froide et pourvue d’un léger tremblement caractéristique de son angoisse. Elle ne voulait pas tuer. Elle répugnait la violence. Raison pour laquelle, lorsqu’elle chassait, elle visait bien, et ses proies ne souffraient jamais. Cependant, elle s’interdisait de faire du mal à un être sans y être forcée. Même quelqu’un qui projetait de la tuer. Elle passait d’abord par le dialogue et la violence était bien le dernier des moyens de parvenir à ses fins. Mais elle avait peur. Elle refusait de tout perdre, de mettre Castiel en danger, de mettre Crack en danger, parce qu’au final, elle y tenait à cette petite créature à la fois lumineuse et rousse.

   Dans sa tête, les mêmes mots résonnaient en boucle. Une prière. Pas à un quelconque dieu, à moins bien sûr qu’il y ait eut un dieu du destin. S’il te plait l’inconnu, fais pas quelque chose qui abrègerait nos deux vies. Je veux vivre, putain je veux tellement vivre. La jeune brune dont les cheveux, un rien sauvages, retombaient sur son visage en mèches indomptables garda un long moment les yeux plantés sur l’endroit qu’elle soupçonnait habité par un être vivant, qu’il soit doué de bonnes ou de mauvaises intentions. Elle était figée, en réalité, tétanisée serait un mot bien plus juste. Elle ne tremblait pas, ça aurait été dangereux, la flèche aurait pu lui échapper. Et le temps était tellement long, il refusait de s’écouler. Le silence était pesant et, à présent, elle était capable de discerner la respiration inconnue par-dessus le chant du frottement des feuilles.

      ─ S’il te plait…

   Elle avait murmuré d’une voix un peu plus sur la défensive. Cette fois ses pensées dérivèrent. Et s’il s’agissait d’un hydrokinésiste ? Et si l’eau venait ramper le long de ses jambes pour l’immobiliser et finalement la noyer à petit feu ? Ou bien un cryokinésiste, pour que l’hypothermie l’emporte ? Elle allait peur, son cœur aurait dû battre la chamade mais elle se contrôlait bien trop pour ça. Et si quelqu’un débarquait dans leur dos et les achevait tranquillement sans se poser de questions du pourquoi du comment ? Elle espérait de tout cœur que Castiel soit bien sagement rentré à la cabane et qu’il ne vienne pas se mêler de ça, pour sa propre sécurité. Crack s’assit sagement au pied de sa maîtresse, léchant sa patte en fixant l’objectif de Light avant de bailler et de finalement soupirer. Il s’ennuyait, c’était évident, il était habitué à ce que sa maîtresse ne tienne pas en place et ne bugue pas sur du vide en le menaçant comme s’il avait s’agit d’une hydre. Et c’était bien normal. Peut-être était-ce seulement la fatigue qui la rendait aussi fragile…

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Jaime G. Stone

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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyLun 3 Juin - 21:21






Tell me what you want me to say


C'était cette peur constante, qui rongeait Jaime. Mais c'était aussi cette peur, qui le forçait à avancer. Elle guidait chacun de ses gestes. Elle était celle qui lui susurrait à l'oreille de faire attention. De regarder autour de lui, et d'ouvrir l’œil. C'était elle, qui le faisait frissonner la nuit. Qui le tirait de son sommeil, en lui criant dans ton son être que le danger était proche. Danger réel, ou non d'ailleurs. C'était elle qui parcourait ses muscles, et le paralysait, lorsqu'il sentait une présence indésirable.

Alors, à défaut de la dompter, il avait appris à cohabiter avec elle. Elle était devenu son amie, son alliée, mais aussi sa pire ennemie, sa détractrice. Sa seule compagnie, quoi qu'il advenait. Il n'était plus seul, quand elle l'entourait de ses bras glacés. Il n'était plus seul, quand elle lui offrait une montée d'adrénaline, développant son instinct de survie.

Cela faisait quelques jours, qu'il avait déserté le centre de la ville. Il avait quitté les rues agitées, l'ambiance maussade, la présence lourde de la Confrérie. Celle qui avait fait de lui l'homme à abattre. Pourtant prôneur de la paix, et ennemi de la violence... Il avait le droit à une réputation encore plus mauvaise que celle d'un serial killer. Ils le trouvaient plus dangereux qu'un meurtrier en liberté. Et il n'arrivait même pas à comprendre pourquoi on donnait tant d'ampleur à ses actions. Ils le faisaient passer pour un être dangereux pour les habitants, alors qu'en réalité... Il était juste dangereux pour le gouvernement. On avait dit des millions d'horreurs à son sujet. On avait murmuré à l'oreille des plus influençables qu'il était un monstre. On leur avait glissé dans la tête des rumeurs, des « on dit ». Oméga, alias Jaime Stone, était l'ennemi public numéro Un. Ou plutôt... Un des trop nombreux ennemi de cette foutue dictature.

C'était pour cela que son être était transcendé par une peur permanente. On voulait le tuer. On voulait réduire son action à néant. Il allait souffrir. Il avait déjà souffert. Il souffrait encore. Il avait putain de mal même. A l'intérieur de lui, il luttait contre la douleur. Pas physique, non. Mentale. Ce qui la rendait encore pire, et dure à vivre.

Et aujourd'hui, il s'était réveillé avec une plaie ouverte à la place du cerveau, un trou béant à la place du cœur. Cela faisait quelques jours qu'il vivait dans cette satané forêt, qui s'était refermé sur lui comme un piège. Elle lui offrait une protection, c'était certain. Mais aussi une solitude dévorante. Un manque affreux mutilait son esprit, encore et encore. C'était comme le refrain sempiternel d'une chanson pour adolescents déprimés. C'était à la fois puissant et malsain, ça voulait tout et rien dire, c'était souvent injustifié, et la répétition rendait l'ensemble encore plus insupportable. Il avait envie de voir des gens. Pire, il en avait besoin. Sa seule compagnie ici, c'était ces foutus arbres. Ces animaux sauvages, qui le réveillaient la nuit, qui l'observaient le jour, à travers les branches. Cela le rendait fou, littéralement. Il perdait la tête, délirait. Il passa la journée ainsi. A se tourner les pouces, à écrire, parfois, quelques mots hésitants sur son carnet, pour ensuite déchirer la page. Il avait l'impression de tourner en rond, d'être un lion en cage. Il avait envie de crier, de pleurer même. La seule personne qui aurait sût le calmer à ce moment là, c'était Daniel, et il le savait. Il avait besoin de lui. C'était affreux, de se savoir dépendant de quelqu'un.. Et pourtant, c'était vrai. Son meilleur ami, qu'on lui avait arraché, qu'il avait été obligé de laisser derrière lui, était le seul qui pouvait arranger cette journée affreuse.

Ce n'était que lorsque la soirée approchait, qu'il se décida à faire quelque chose. Le corps brûlant, dévoré par une fièvre provoquée par sa crise de folie, il se dirigea d'un pas décidé vers l'étendue d'eau. Le soleil filtrait à travers les arbres, tamisant la lumière. C'était agréable, dans le fond. Cela parvint presque à le calmer. Ses pas, réguliers et étouffés, imitaient le tic tac d'un réveil, lui rappelant qu'il ne savait même pas quelle heure, ni quel jour il était. Mais le temps importait peu. Il avait appris à vivre indépendamment de ce dernier. A quoi servait-il de compter les heures, les jours, les mois ? Ce n'était qu'une valeur futile. Qui ne faisait que rappeler que le temps passait trop vite. Que notre vie défilait sous nos yeux. Il trouvait cela particulièrement masochiste, dans le fond. Notre vie nous glissait entre les mains. Elle s'échappait en permanence, le temps était le seul à avoir un contrôle dessus. C'était triste, et sombre. Il se mordilla la lèvre, continuant sa route d'un pas ferme.

Lorsqu'il déboucha vers le lac, la lumière soudain plus forte, sans les arbres, le força à plisser les yeux. Il fixa l'étendue d'eau un moment, l'air vide. C'était si calme... Trop calme, en contraste avec l'agitation qui faisait bouillonner son esprit. Son front, sous ses cheveux sombres mal coiffé, le brûlait. Son corps semblait emprunt d'une fatigue infinie. Il resta immobile de longues minutes, avant de faire glisser ses vêtements crasseux au sol. Se débarrassant de ses attributs de société. Jetant au sol la seule chose qui ne lui donnait pas un air sauvage. L'air glacé frôla sa peau, libérée. Lui arrachant un long frisson le long du corps... Son corps, à l'état sauvage. Dénudé, seul dans la nature. Cela semblait malsain, mais dans le fond, c'était beau. Il était là, dans son plus simple appareil. Il n'était pas invisible. Il était face au monde, face à cette nature environnante, pourtant si proche et si loin de la société. Des autres êtres humains, qui continuaient d'agir selon des codes. Ces codes implantés dans leur éducation, depuis des années. Des décennies. Des siècles. Des millénaires. Et puis, lui, il était là. Le corps pâle, et sale. Les cheveux en bataille, le regard sauvage. Il était dressé, face au monde, face à la solitude. Il n'était plus Jaime. Il n'y avait plus de nom. Il était un animal, un être libre. Fermant ses yeux, il se glissa dans l'eau.

Le contact avec le liquide glacial lui arracha un spasme. Son corps entier fut parcourut par un choc électrique. Frissonnant, les yeux toujours fermés, il continua pourtant. Avançant dans l'eau. Cette eau qui avalait son corps. Elle le dévorait, avec une lenteur irréelle. Elle semblait savourer son corps, qu'il lui offrait, sans hésitation. Elle le nettoyait, aspirait toute sa saleté... Tant la saleté physique, que psychologique. Il avait l'impression de mourir, tant le froid paralysait son corps. Mais était-ce si terrible, de mourir ? Son moment était peut-être venu. Il ne servait peut-être à rien de lutter. Il n'était qu'une marionnette maltraité, un rêveur aux espoirs vains. Et si... Et si il laissait l'eau l'emporter ? La mort semblait si douce et si attrayante. Les bruits des animaux de la forêt semblaient si loin, ou presque...

Parce que tu croyais vraiment que ton amie la peur allait te laisser tranquille, petit Jaime ? Tu es bien naïf, mon pauvre.

Un bruit. Qui n'était pas celui d'un animal. Une présence. Jaime rouvrit les yeux, et ferma son corps. Pas littéralement... Il disparut. Se masquant. Il ne voulait pas être vu. Il y avait quelqu'un. Il pensa à sortir de l'eau discrètement, s'enfuir, comme il le faisait si bien mais... Mais une silhouette lui faisait déjà face. A quelques mètres à peine. Trop proche... Une jeune femme. Qui s'approcha doucement de l'eau. Une figure irréelle, après tant de jours sans avoir eu de contact avec des êtres civilisés. Oméga retint un marmonnement de colère. Il ne voulait pas d'elle. Il voulait que cette gamine retourne dans la forêt. Qu'elle s'occupe de ses affaires. Il regrettait déjà sa solitude, dans un paradoxe incompréhensible. Il allait attendre qu'elle s'en aille.

Mais ce n'était pas possible. Déjà, son regard se portait sur lui. Ses yeux perçants, ses yeux clairs le fixait. Bon sang, cela devait être impossible ! Qui était-elle, cette fille ? Il l'écouta parler. Mécontent, il la fixait en retour, bien que son regard sombre qu'il lui jetait n'était pas visible. Le froid avait engourdi ses membres, si bien qu'il ne sût pas dire si c'était la colère, ou la glace, qui avait pris possession de ses muscles, le démangeant de manière désagréable.

Elle avait de la détermination dans le regard. Cette détermination que Jaime savait reconnaître, qu'il connaissait très bien. Peut-être était-ce cela qui le calma un peu. Son regard était un reflet. Elle avait ce visage fort. C'était une jeune femme redoutable. Peut-être que l'arme qu'elle pointait sur lui, légèrement à l'aveugle, l'obligea à se dévoiler, aussi.

Il apparut. Au milieu de l'eau. Cette dernière, lui arrivant juste au milieu du torse. Ce torse glacé et pâle, secoué par de légers tremblements. Il était là, ses cheveux bruns en bataille. Son regard fou, ses yeux humides. Sa bouche entrouverte, comme si il s'apprêtait à parler. Il resta en silence, lui faisant face à elle. Cette chasseresse. Cette inconnue.

    “ Qu'est-ce que tu me veux ? ”


Son ton était cassé. Il l'aurait voulu déterminé. Il aurait voulu lui montrer sa supériorité, sa splendeur. Il aurait tellement voulu, oui. Mais à la place, ses lèvres gercées n'avaient laissé passer que de la folie et de la vulnérabilité. Putain, pourquoi était-il fragile ? Il aurait aimé être fort. Au lieu de seulement faire semblant de l'être. Où était passé son charisme, sa confiance ? Son air utopique et rêveur ? La forêt et la folie les avaient mangé... Pour le moment. Chassez le naturel, il revient au galop. Mais qu'était le naturel de Jaime ? Sa faculté à croire que tout est possible ? Que les êtres humains peuvent vivre une paix ? Ou alors sa bestialité, et sa folie ? Son côté sauvage, qui le pousse à agir de manière insensé ? Sa folie qui, par période, agît pour lui, vit pour lui ? C'était trop de questions. Dans le vide. Personne ne saurait jamais y répondre. Et surtout pas lui. Ni la jeune femme, à qui il adressa une nouvelle fois la parole, s'armant de plus de courage.

    “ Il ne sert à rien de pointer ton arme sur moi. Je suis en position de faiblesse, de toutes manières. ”


La vérité dévalait le chemin de ses lèvres, bien plus facilement que le mensonge, et cela, c'était la seule certitude quant à son cas.







Dernière édition par Jaime G. Stone le Dim 9 Juin - 19:15, édité 4 fois
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Eïleen L. Blackstar

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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyLun 3 Juin - 23:23


I'M NOT RUNNING


   Angoisse et culpabilité. Menacer un pauvre gars sans histoire, avec un sérieux air paumé et une nudité apparente. Franchement, c’était peut-être même pire que de voler des bonbons à un enfant. Elle baissa à demi son arc, histoire d’être parée tout de même s’il lui préparait un mauvais coup. Il pouvait très bien avoir l’air innocent et être une énorme garce, hein, elle n’en savait rien. Elle ne lisait pas dans sa tête. Elle pencha la sienne sur le côté en sentant son cœur ralentir, pourtant elle avait toujours peur. Le voir apparaître de la sorte avait quelque chose de très impressionnant. D’autant plus avec l’eau du lac aussi clair… Inutile de préciser que la gêne se rajouta très vite au reste des sentiments qui s’accumulait dans son pauvre petit esprit meurtri. Elle plissa les yeux et le fixa sans réagir. Elle étudiait ses mouvements, ses mimiques, pas comme on regarde un adulte, un enfant, un être humain, mais comme elle regardait les proies. Dans sa tête, soit elle était la proie, soit elle était le prédateur et, franchement, elle n’avait aucune envie de se voir chassée.

      – T’es pas de la confrérie. T’es qui alors ? Un chasseur de Spiritems ? Un mec paumé ? Pourquoi t’es seul dans la forêt ? Pourquoi t’es là ?

   Ces quelques mots bredouillés à la va-vite étaient d’avantage la signature de la petite Eïleen plutôt que celle de la grande chasseuse Light. Vraiment. Mais l’image de femme forte et impassible qu’elle se donnait n’était qu’un masque, il suffisait de passer une journée avec elle pour s’en rendre compte. Mais aucun tremblement, aucun tressaillement dans ses mouvements. L’angoisse la rendait mentalement incapable de faire quoi que ce soit, mais physiquement elle réagissait à l’instinct. Son ami animal dû probablement percevoir son désarroi de se retrouver en présence inconnue ici car il disparut de ses chevilles pour réapparaître sur son épaule, en théorie trop lourd pour elle, mais trop vaporeux pour être lourd. Elle ne faisait pas attention à lui, comme s’il n’existait pas, même si il lui charcutait à moitié l’épaule de l’aide de ses petites griffes acérées, elle restait impassible. Aucun sentiment dans son regard, elle réussit rapidement à prendre le dessus sur la frayeur qui coulait dans ses veines comme le pire des poisons. Elle ne cherchait pas d’alliés, elle ne cherchait pas d’ennemis, mais seulement la paix et le droit de pouvoir exister enfin. C’était trop demandé ? Elle regrettait la présence de Castiel. Même si il la rendait faillible parce qu’elle le surveillait comme un enfant, il la mettait à confiance, à ses côtés elle n’avait jamais peur.

   Qu’est-ce qui lui empêchait de transpercer ce pauvre petit corps d’une flèche, d’abréger les souffrances apparentes qu’étaient sa vie ? Le peu d’humanité qui la séparait encore de la confrérie, des responsables des descentes, ou bien encore des animaux qu’elle chassait. Elle n’était pas impitoyable et tuer n’était pas dans sa politique. Elle finit par baisser son arc, détachant la flèche de la corde en la gardant fermement à la main tout en passant l’arc par-dessus sa tête pour le remettre en place.

      – Qu’est-ce qui me prouve que tu ne peux pas me tuer en un claquement de doigts ? Tu l’aurais déjà fait, évidemment.

   Elle allait continuer, taper la discute, tout ça, mais ce n’était pas dans ses habitudes. Moins on se dévoilait à un inconnu et moins on risquait d’y passer. Il suffisait qu’il aille reporter son nom ou sa localisation quelque part et pan, elle était morte. Survie. Voilà. Ça n’excusait pas tout, mais ça excusait largement le manque de courtoisie à l’égard des inconnus nus rencontrés dans des lacs à la tombée de la nuit, vous en conviendrez. Light jeta un regard furtif à la forêt sans pour autant quitter son interlocuteur du regard. C’était dangereux de rester longtemps ici, il y avait trop de rondes, trop d’équipes de recherche. Même si ça s’était largement calmé depuis le début des attentats. Comme quoi, ce à quoi il s’opposait fermement avait sûrement sauvé la vie de la jeune femme. Elle baissa les yeux avant de les relever rapidement, mais pourquoi est-ce qu’il traînait nu aussi, bordel ! Elle qui était presque pure et innocente, non mais n’importe quoi.

   Et si, dans quelques minutes, ils entendaient du bruit dans la forêt ? Et si, dans quelques minutes, ils voyaient arriver une équipe de la Confrérie et que ces derniers repéraient sans mal la créature de lumière qui s’accrochait à l’épaule de la jeune femme et… Merde. Elle connaissait son visage. Elle ne l’avait pas reconnu tout de suite. Sa tête était dans un journal que Castiel avait ramené de la ville. Elle s’en souvenait à présent. Il se faisait appeler Oméga, c’était ça non ? Elle avait complètement son existence, obnubilée par la cause des Spiritems avant celle des humains. Elle pencha la tête sur le côté opposé à la créature de lumière qui observait fixement l’homme sans ciller.

      – Alors c’est toi Oméga. J’aurais dû te reconnaître, l’ennemi public n°1. Ça explique la raison de ta présence ici.

   Certes, elle parlait à voix haute et leur duo de choc augmentait le danger d’au moins trois mille pourcents, mais elle restait sceptique. Il avait l’air tellement paumé. C’était improbable qu’un gars comme ça ait réussi à échapper à la Confrérie durant si longtemps, non ? Elle fit quelques pas pour reculer, quittant l’eau qui s’avérait de plus en plus dangereuse. Elle ne connaissait rien de ce gars.

      – Tu te bas contre la Confrérie, non ? Qu’est-ce que tu fiches à poil dans le lac de Spectrae dans ce cas, t’essaye d’empoisonner la ville ?

   C’était dit presque sur le ton de la plaisanterie, ce qui ne ressemblait pas à Light et était relativement déroutant vu le regard de tueuse qu’elle arborait constamment. Elle baissa la tête légèrement avant de soupirer faiblement. Il avait rien d’effrayant. Il devenait invisible. Waow. Bon moyen d’échapper au reste du monde, effectivement. Cependant, il fallait avouer qu’elle aussi avait un bon moyen de garder une identité invisible grâce à son double visage. Et Light le fixait, à nouveau avec son regard perçant de prédateur en puissance. Cette jeune femme avait une attention plus acérée que celle d’un rapace. Sa flèche entre ses doigts lui permettait d’assurer une défense, son audition portée sur tout ce qui se trouvait derrière elle lui assurait de ne pas être prise par surprise.

   Une nouvelle question venait se pointer à son esprit. Et s’il arrivait quelque chose, un danger réel. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle essayait de le protéger ? Ou bien elle jouait la lâche, égoïste en puissance et elle se cassait, parce qu’il en ferait sans doute pareil grâce à son pouvoir ? Elle avait juré à Castiel qu’elle reviendrait en un seul morceau, mais elle avait un mauvais pressentiment, un atroce pressentiment. Hélas, à force de vivre dans la forêt, elle avait sans doute développé un instinct quasi animal, qui lui permettait d’anticiper les éléments, les catastrophes et pas seulement naturelle. Depuis le début de leur vie en forêt, Castiel et Eïleen avait dû changer trois fois de cabanes et l’actuelle qu’ils avaient construit à la force de leurs bras, à des mètres du sol, n’avait pas encore été trouvée. Cependant, voilà, c’était toujours Eïleen qui pressentait les attaques et, jamais au grand jamais, elle n’avait eu tort pour le moment. Crack dû une nouvelle fois percevoir l’inquiétude de sa maîtresse car il se laissa glisser le long de son bras, la gratifiant de marques, pour rejoindre le sol et fixer la forêt derrière elle. Un être. Deux visages. Un animal. Deux paires d’yeux. Un duo hors du commun.

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Dernière édition par Eïleen L. Blackstar le Sam 8 Juin - 13:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyMar 4 Juin - 14:06






Tell me what you want me to say


Qui était-il... ? C'était une question à laquelle il n'était même pas sûr de pouvoir répondre. Il aurait put le dire, pourtant. « Je suis Jaime. » Ou encore « Je suis Oméga. » Mais ce n'était pas ça, savoir qui on est. Il n'était pas un nom, il n'était pas une identité. Il était encore moins un visage. Tout cela, c'était trop réducteur. Tout cela, c'était un résumé de ce qu'il était. Un être complet, doté de réflexion, de pensées, d'un passé. C'était tout ça qui faisait de lui ce qu'il était. Donner des adjectifs, des descriptions n'étaient pas non plus suffisant. Les mots, n'était pas suffisant.

Et même pour décrire la jeune femme. Qui était-elle, elle aussi ? Elle n'était pas son regard déterminé. Elle n'était son visage qui se voulait fermé. Ni cet air sauvage, ses mèches qui reflétaient le soleil, qui étaient en bataille. Elle n'était pas une Lisa, ni une Jennifer, ou peut importe son prénom. Elle n'était pas son identité. Et c'était ça qui l'intriguait. Il voulait savoir lui aussi qui elle était. Pourquoi elle était là. Il voulait lui retourner chacune de ses questions, une à une. En connaître les réponses, les découvrir. Les imaginer, aussi. Il l'imaginait enfant sauvage. Le genre de gamine qui aurait très bien pût être élevée par les loups. Elle n'avait pas la tête d'une enfant élevé par des parents, pas des êtres normaux. Avec sa chevelure indisciplinée. Sa posture de chasseresse. Elle pouvait s’appeler Artémis. Cela lui irait bien, après tout. Elle devait être plus jeune que lui. Plutôt que de se perdre dans les bras d'inconnus à la ville, et de faire la sotte comme presque toutes les jeunes femmes de son âge, elle semblait être de celle qui se battait. Pour son passé, qu'il imaginait lourd. Pour sa fierté, aussi. Pour sa survie, peut-être. Pour sa différence. Il avait remarqué la petite bestiole qui la suivait. Il remarquait tout. Il observait, analysait, et imaginait. Et c'était comme ça qu'il la voyait, elle. Cette inconnue sur laquelle il ne savait rien, mais dont il imaginait tout. Il imaginait toutes les réponses qu'elle aurait put apporter à ses questions qui n'avaient pourtant pas franchi la barrière inviolables de ses lèvres.

Mais ce n'était pas possible, tout cela. C'était même fou, de s'imaginer tout cela. De se retourner l'esprit, de se donner l'illusion de connaître quelqu'un. Même une parfaite inconnue, qu'il n'avait jamais vu auparavant, et qu'il ne reverrai même peut-être jamais après cet échange atypique. Mais Jaime était fou, à vrai dire. Même dans pareille situation, la curiosité et son désir d'en savoir plus le rongeait, son observation et son sens de l'analyse trop poussés. C'était presque une maladie, plus qu'un défaut. Il se surprenait à s'imaginer comme l'homme le plus curieux du monde. C'était d'un sacré orgueil, d'ailleurs. Mais il aimait ça. Se dire qu'il était légèrement supérieur aux autres. C'était peut-être pour cela que personne ne le comprenait alors. Que ceux qui s'élevait à son niveau. Qui cherchaient à savoir qui il était vraiment. Ceux qui était assez futé pour faire ce genre d'analyse.

Non, arrête toi tout de suite Jaime. Tu divagues. C'est le froid qui te mord la peau, qui savoure chaque morceaux de ta chaire que tu lui offre, qui te fait cela. Cela te monte à la tête. Arrête, sort de là. C'est ton amie la peur, celle qui te dit que tu vas mourir si tu restes dans l'eau froide.

Il secoua légèrement la tête, se reprenant. Replongeant son regard dans celui de la jeune fille, qui continuait de parler. Sa voix créait un doux contraste entre les bruits de la forêt, ces bruits sauvages et étouffés par les arbres. Ce qu'elle lui racontait le faisait sourire, bêtement. L'idée même qu'il puisse la tuer était amusante. Il ne ferait aucun mal à une mouche, alors pourquoi à elle ? Une inconnue ? En position de force, qui plus est ? C'était n'importe quoi. Il s'autorisa un petit rire. Discret, et doux. Ses lèvres, quant à elles, tremblaient doucement. Bleutées, le froid les dévoraient elle aussi. Combien de temps son corps allait-il résister ? Trop peu de temps, c'était certain. L'hypothermie se ferait un plaisir de l'emporter. Doucement, douloureusement. Elle était fourbe et sadique, cette hypothermie. Presque pire que la confrérie. Il mouva doucement dans l'eau, comme pour signaler à son corps qu'il le contrôlait encore, malgré les apparences. Des mouvements doux et lents. Presque imperceptible, à peine un tremblement. Mais un mouvement quand même.

Après la curiosité, l'amusement, vint le choc. Qui calma chacun de ses mouvements. Qui brisa son silence. Oméga. Elle l'avait reconnu. Son regard se ferma. La jeune femme recula. C'était comme si quelque chose, un être invisible avait fendu l'air. Le rendant soudainement plus lourd. Il avait été reconnu.

    “ Tu me connais. ”


C'était presque un murmure, un soupir. Une constatation. Un brin de déception, un souffle de satisfaction. La déception d'être percé si vite. La satisfaction de savoir que même cette parfaite inconnue connaissait son visage, ses traits. Et donc son action. Cela ravivait son être, secouait son corps. Il s'autorisa un soupir, portant son regard sur l'eau. Il était Oméga. La fin. La fin de la violence, la fin de tout. Il était un être à l’ego sur-dimensionné aussi. Son visage trahissait la fierté, alors qu'il contemplait la lumière, qui caressait la surface de l'eau.

Les paroles qui suivirent son identification, cependant, brisèrent son sourire. Il releva la tête, presque brutalement. Les sourcils froncés. Les lèvres pincés. Une moue outrée. Comment osait-elle ? Artémis était d'un malpoli. Cette gamine, n'avait aucun respect pour son action, ou quoi ? Prôneur de la paix, il était quelqu'un de respectable, et elle, elle lui crachait presque à la figure, avec de tels propos.

    “ Arrête de me manquer de respect. ”


Voilà, c'était lâché. Il se mouva dans l'eau, doucement. Dans l'autre direction. Refaisait le chemin qu'il avait fait jusqu'ici, sortant de l'eau, sans pudeur aucune. Il n'avait pas peur de son état de nature. Même si il se savait vulnérable. Il s'extirpa totalement de l'eau, qui le libéra sans regret, alors qu'elle semblait tant vouloir le garder, et l'entraîner dans ses tréfonds, quelques instants auparavant. Il attrapa ses vêtements. Ses quelques bouts de tissus humides, qui vinrent se coller à sa peau trempée. Il frissonna longuement, ramenant son long manteau chaud sur ses épaules. Ce manteau de qualité, qui n'était plus qu'une ruine de ce qu'il avait été auparavant : un journaliste à la vie stable et agréable. Aux plaisirs libérés.

Ainsi vêtu, débarrassé de son état de nature, il se retourna vers la jeune femme, vit quelques pas vers elle. Puis s'arrêta, à une distance raisonnable, n'oubliant pas qu'elle était encore armée, et dangereuse. C'était elle, le prédateur. Lui, la proie. Pour le moment. Les forces pouvaient s'inverser à n'importe quel moment. Mais il fallait être lucide. Oméga était faible. Artémis était forte. C'était deux valeurs qui ne risquaient pas de changer de si tôt. Mais tant pis. Il s'en moquait bien au final. Il glissa ses mains tremblantes dans ses poches, cherchant la chaleur à tous prix. Puis, simplement, il répondit :

    “ Je me lavais. C'est tout. Et je me cachais. Est-ce que cela est étonnant ? ”


Il était presque moqueur, flirtant avec un jeu dangereux.

    “ Et toi, qui tu es ? Et qu'est-ce que tu fais là ? ”


Des questions, enfin. Il pouvait les poser. Elles s'échappaient finalement, se libéraient de sa contenance.







Dernière édition par Jaime G. Stone le Dim 9 Juin - 19:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyJeu 6 Juin - 0:31


PHANTOM


   Crack. Il avait disparu. Mauvais signe tout ça, elle le savait, mais c’était dur d’accepter que cette petite chose sortie tout droit de sa tête puisse avoir un si bon instinct. Finalement c’était plutôt valorisant. Si elle le connaissait ? Bien sûr qu’elle le connaissait, tout le monde le connaissait. Son visage, elle ne l’avait vu qu’en portrait, elle préférait de loin la presse écrite à la télévision ou bien à internet. Vu qu’elle n’y comprenait rien. Certes, les actualités, ce n’était pas trop son truc, à part quand quelqu’un capable d’anticiper les situations découvrait le nouveau point d’attaque des Delta Eagle, évidemment… Mais difficile de se protéger de ce genre de choses. Elle hocha vaguement la tête en l’entendant, elle n’écoutait qu’à moitié, fallait avouer que c’était difficile de suivre quelqu’un lorsqu’elle le regardait pas. Et observer un mec se rhabiller aurait pu être très sexy, franchement, mais elle avait relativement de la peine pour lui et pour son corps meurtrit par le vent glacé. Alors elle garda les yeux fixés sur la forêt, perdant tout du spectacle qui, finalement, ne l’intéressait pas plus que ça.

      – Je survis. Enfin, j’essaye, faute d’exister.

   Elle mentait, elle aimait sa vie. Malgré que le reste de la populace aurait détesté ça, elle aimait le gout de l’aventure, de ne jamais savoir où elle dormirait le lendemain, ne pas savoir si elle aurait assez à manger, l’angoisse de perdre de Castiel. Ça la terrorisait mais finalement ça galvanisait ses muscles et la poussait à agir. Et par-dessus tout : elle aimait le gout de la liberté. L’instinct quasi animal qui s’était emparé de cette jeune fille qui, à cet âge, aurait très bien pu être mariée et avoir des enfants en bas âge. Mais cette vie-là, ce n’était pas pour elle. Elle aimait beaucoup trop explorer, voyager, expérimenter, faire des frayeurs à son imbécile de protecteur à deux sous pour abandonner ce mode de vie. Elle s’était déjà fait la promesse interdite d’échapper à l’En-Dessous, pour retrouver la liberté et l’air qu’elle croyait pur de l’extérieur. Il était vrai qu’elle divinisait une population qui pourtant l’aurait vu comme un monstre en puissance, mais elle les trouvait magiques. Ironique non ? Dans le peu d’affaires qu’elle trimballait toujours avec elle, y avait une carte postale, d’une amie qui avait réussi à rejoindre l’extérieur avant de revenir retrouver sa famille dans l’En-Dessous. Une carte postale d’un endroit qu’ils appelaient Paris. Ça la faisait rêver. Voilà, son rêve à elle, c’était de voir Paris. Et de vivre l’aventure de parvenir à échapper à la confrérie. Bien sûr, elle n’avait aucune conscience de ce qui pouvait l’attendre là-haut, des dangers bien plus immenses que des psychopathes avides de pouvoir. Parce qu’au final, la Surface, c’était un énorme amas de ce genre de psychopathes, justement.

      – J’suis une Résistante à la Confrérie, quelque chose du genre…

   Qu’est-ce qu’elle était ? Elle n’en savait rien. Elle ne s’était jamais présentée comme tel. Coucou, j’essaye de faire barrage à l’énorme groupe qui veut me tuer, on est deux, tu veux nous rejoindre ? Non, sérieusement. C’était totalement stupide, elle n’était pas si stupide pour faire un truc comme ça. Ah. Merde. C’est ce qu’elle venait de faire. Alors comme ça, tous les opposants à la Confrérie, c’était des débiles incapables de s’unir ? Encourageant… A croire que finalement l’organisation fonctionnait bien. Ceux qui étaient contre les descentes avaient peur des Spiritems, et les Spiritems avaient peur de ceux à qui on donnait limite une image de démon sur pattes. Regardez-le, cet Oméga. Est-ce qu’il lui faisait peur ? Non. Est-ce qu’il avait peur d’elle ? Sûrement, mais c’était parce qu’elle était armée, sans ça, quoi, il n’avait pas de quoi lui faire peur. Elle allait d’ailleurs ranger sa flèche lorsqu’il y eut un bruit suspect dans la forêt. Mh… Pourquoi les emmerdes arrivaient toujours au galop alors que les choses bien mettent des années à débarquer dans notre vie ? Faudrait qu’on lui explique un jour. Elle s’abaissa légèrement, par reflexe, avant d’attraper le poignet de son acolyte activement recherché. Elle n’avait pas besoin de réfléchir, finalement, la réponse à la question mentale posée plus haut était simple : ce soir elle serait l’héroïne, pas la lâche. Elle l’attira dans le sous-bois, du côté opposé du bruit suspect et lui fit signe de se taire, ou du moins de faire le moins de bruit possible. Puis elle soupira, en ajoutant, à demi-mots.

      – J’imagine que si tu veux en réchapper, c’est le moment où tu disparais.

   Elle travaillait mieux lorsqu’elle était seule, c’était évident, mais elle avait la boule au ventre. Putain. Elle ne voulait pas crever maintenant. Elle ne voulait pas y rester. Pas ce soir. Et finalement, elle n’avait aucune envie de rester seule et d’affronter le destin, atroce visage de la fin terrible qui finirait bien par la choper, au tournant d’un arbre dans cette ingrate forêt. Non. Elle était assez forte pour déjouer la mort. C’était évident, elle avait réussi plusieurs fois. Des fois dont elle ne parlait pas à Castiel. Des fois où l’arme avait été si proche de sa gorge qu’elle sentait le métal froid dans sa chaire ou la détonation d’une balle au plus profond de ses tripes. Cruelle agonie. Elle se battait pour survivre, pas assez ambitieuse pour vouloir sauver tous les Spiritems. Ils n’étaient pas assez organisés pour ça. Ils se cachaient, ne disaient rien de leur identité, avaient peur de tout, vivaient parfois au sein même de la Confrérie. Bordel, mais pourquoi s’obstinaient-ils à tuer tous ceux qui s’avéraient un peu différent du reste du monde ? Les Humains, et maintenant eux, c’était purement injuste. Et au final, elle comprenait parfaitement la rancœur que nourrissait Oméga à son égard.

      – Ecoute, sincèrement, j’espère que t’arriveras à faire entendre à ta voix et à survivre assez longtemps pour que les gens arrêtent de te prendre pour un psychopathe en mal de pouvoir.

   Elle ne le regardait même pas, peut-être était-il déjà partit, elle priait pour que ce ne soit pas le cas, d’un côté, se tirer maintenant, c’était aussi risqué que de rester, qui disait qu’aucune autre menace ne se trouvait actuellement dans la forêt ? En plus de ça, Light, elle, avait une arme. Sans doute bien peu efficace sur les assaillants qui lui tombaient sur le coin de la figure, mais plus d’une fois elle avait réussi à en blesser quelques-uns et leur passer l’envie de venir essayer de la tuer. Alors les rondes dans la forêt étaient relativement rares, c’était bien la raison pour laquelle elle squattait ici. D’un autre côté, elle soupçonnait aussi Castiel et son regard de meurtrier utiliser quelques méthodes de torture simples mais toujours aussi efficaces sur les inconnus qui essayaient de briser notre répit de quelques heures.

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Jaime G. Stone

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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyDim 9 Juin - 21:43






Tell me what you want me to say


Il avait froid. Ses vêtements mouillés faisaient frissonner sa peau, c'était désagréable. C'était comme l'embrassade désagréable d'un mauvais amant. Celle dont plus on cherche à s'éloigner, plus elle se resserre. C'était comme un piège. Il était adepte des pièges, après tout. Il tombait dedans trop facilement, à croire qu'il n'était pas si futé que cela. Peut-être même que tout cela était un piège. Peut-être que cette chasseresse anonyme n'était qu'une menteuse. Une vilaine joueuse, à la langue manipulatrice et fourbe. Mais non. Il ne voulait pas y croire. Il refusa d'écouter sa paranoïa irrationnelle et détestable. Il était temps pour lui d'agir, plus normalement... Si tant était que la normalité était possible pour lui. Oh, il avait sûrement déjà agit normalement dans sa vie. Souvent... Mais autant l'avouer. Ce n'était pas son truc. Il la fixait alors de ses grands yeux sombres.

Il la fixait, cette jeune femme, qui n'avait pas répondu à sa question comme il l'espérait. Il ne savait pas qui elle était. Si ce n'était... Une Résistante. Ce nom, cette notion... C'était étonnant. Agréable à entendre. Résistante. Ça sonnait bien. C'était une jolie série de syllabes, qui ravissait ses oreilles. Elle était donc, plus ou moins de son côté ! Il se mit à sourire. Bêtement. Comme un gosse. Pas un immense sourire, mais un sourire quand même. Léger, presque innocent. Il avait encore fois, c'était sûre, et ses lèvres doucement étirées était encore bleutées. Mais quand même, il était content. Au fond de lui, cela faisait doucement chaud. Une tiédeur agréable, une certaine fierté. C'était très certainement à tord, mais il avait l'impression que c'était grâce à lui. Ah, il était fier de ses idées, soudain ! La confrérie pouvait bien prendre ça dans ses dents de requins. Il n'était pas seul.

Il en oubliait presque où il se trouvait, l'idiot ! Trop absorbé par ses pensées, n'écoutant que d'une oreille distraite ce que pouvait bien lui dire la chasseresse sans identité. L'Artémis aux cheveux longs... Qui pourtant le prévenait d'un danger ! Il fallait qu'il arrête de rêver. C'était ce pour quoi il était le plus doué, pourtant. Rêver les yeux ouverts, tout le temps. Comme si il y avait en permanence une substance douce et légèrement hallucinogène lui traversant les veines, jouant avec son esprit et son cerveau. Altérant sa vision du monde. Ou alors, un ancien alcoolique accroc à l'absinthe, et dont cet dernière aurait profondément touché son esprit, le rendant farfelu, tordu, mais surtout unique. Un nouveau Toulouse Lautrec, excentrique à sa manière.

Sauf que Toulouse ne s'était jamais retrouvé dans une forêt, avec le danger collé aux baskets. Parce que c'était ce qui était en train d'arriver ! Alors que ses fantaisies lui avaient presque fait oublier où il était, qui il était... Il n'avait même pas eu conscience du danger ! Sa peur l'avait trahi ! Il fronça les sourcils. Il hocha doucement la tête à ce que lui lança la jeune fille. Cet encouragement... Cet au revoir ? Il était vrai qu'il pourrait s'échapper. Sans demander son reste. Il ne connaissait rien de cette enfant sauvage, après tout. Il y pensa, fortement, alors que le danger se rapprochait. Ses bruits, inquiétants. Ce n'étaient pas des animaux, pour sûr. Ils n'avaient rien de leur discrétion. Ils n'étaient pas en accord avec la nature. C'était presque aussi discret qu'une fausse note dans une chanson que l'on connaît par cœur. Cela détonne, ça attire l'oreille. Ça fait grimacer, tellement ça sonne mal. C'était à peu près cela, oui. Une affreuse fausse note... Très certainement dangereuse. Il poussa un soupir, disparaissant de la vue de la jeune femme... Littéralement. Il se vit invisible. La seule chose pour laquelle il était doué. Il n'était pas du genre à faire face au danger, et se battre. Non, loin de là. Il était cette ombre fuyarde, qu'on aperçoit du coin de l’œil, et que lorsqu'on se retourne, elle n'est plus là. Celle qu'on prend pour une hallucination, une vision. Il était comme le silence, comme la nuit. Pas tout à fait imperceptible... Mais invisible.

Il hésita encore une fois à courir à travers les bois. C'était certainement le meilleur moyen de s'assurer la vie sauve ! Oui, c'était tentant, fortement alléchant. Mais elle était là. Artémis. Elle était de son côté. Il ne voulait pas la laisser derrière lui... Cela lui brisait le cœur. Bien qu'il ne connaisse même pas cette fille, au final. Il s'était tellement perdu dans sa fantaisie qu'il avait l'impression que si, pourtant. Il pensait la connaître, parce qu'il se l'était imaginée, en l'espace de quelques minutes. Il n'était pas un monstre, loin de là. La folie ne faisait pas de lui quelqu'un de dénué de cœur... Au contraire. Il était trop sensible, trop attaché. Il avait ce désir insensé de protéger les autres, alors qu'il ne le pouvait pas lui même. Protéger quelqu'un qui est mieux armé que nous ? C'était idiot. Mais c'était Jaime. Ou Oméga.

Ainsi, sans bruit, il se rapprocha d'elle. Il avait au moins appris à être silencieux. Discret. Une ombre, je vous disais... Il se glissa derrière elle. Conscient qu'il risque de lui faire peur. Mais tant pis. Il mouva sa main, la plaça devant elle. Et... il la posa sur ses lèvres. Sa paume froide vint se plaquer contre sa bouche tiède. Il l'empêchait ainsi de prononcer le moindre mot. Les paroles était superflues. Il ne fallut que quelques secondes, pour que le corps de la demoiselle disparaisse à son tour. Ils n'étaient plus là, en apparence. Pourtant, leurs corps n'avaient pas bougés d'un millimètres. Ils étaient encore prostrés là, près de l'eau. L'un derrière l'autre. Artémis et Oméga.

Oméga qui rapprocha ses lèvres de l'oreille imperceptible d'Artémis, pour y glisser quelques paroles. Des paroles faibles, à peine audibles. La discrétion, encore et toujours, passait avant.

    “ Ne t'inquiète pas, c'est juste moi. Ils ne nous verrons pas. Ils ne nous trouverons pas. Ne fais aucun bruit. Tu es invisible. Tu n'existes plus à leurs yeux, seulement. ”


Si il se voulait rassurant, ses paroles faisaient pourtant frissonner. Il n'était pas vraiment doué, pour les mots doux. Mais il faisait des efforts. Il relâcha la pression sur les lèvres de la jeune femme, simplement pour faire glisser ses doigts sur son épaule, ne rompant pas le contact. Cela aurait été la plus grosse erreur. Alors que déjà, les bruits se faisaient plus forts, et donc plus près, elle serait tout bonnement redevenue visible. Et c'était trop dangereux, c'était certain ! La douce Artémis ne pouvait prendre le risque de réapparaître de la sorte, même pas à couvert !

De son autre main, doucement, il baissa l'arme de la jeune fille. Comme un père aurait doucement confisqué le jouet trop dangereux de son enfant. Il ne lui arracha pas des mains, certes... Mais il lui fit juste baisser. Il ne voulait pas qu'elle utilise cette arme. Il n'aimait pas les armes. Même pour se défendre... Il avait ce mauvais pressentiment, cette petite nausée, en imaginant ce à quoi étaient destinées de telles armes. Blesser. Tuer. Et personne n'avait le droit d'agir de la sorte, selon ses idées... Particulières.






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Eïleen L. Blackstar

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MessageSujet: Re: Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ |   Holy water ▴ Pv. Jaime | TERMINÉ | EmptyMar 11 Juin - 18:43


FIRE ON THE LAKE


   La chute. Voilà le sentiment principal qui martelait le cœur de Light. Se sentir invisible, c’était une impression très particulière pour quelqu’un qui ne connaissait pas ça. C’était nouveau. Inquiétant aussi. Mais ce n’était pas tout. Revenons des années en arrière, pauvre petite Eïleen, abandonnée de tous, qui restait pourtant courageuse et qui n’avait besoin de personne ? Quel joli masque pour une si jeune fillette. Aujourd’hui elle était là, face à la forêt, qui lui servait de refuge mais qui lui promettait une morte quasi certaine et douloureuse. Et aujourd’hui les dangers l’emportaient largement sur le refuge. Mais l’invisibilité pour une enfant qui n’avait jamais eu de reconnaissance, ce n’était pas un douloureux écho à cette foutue situation ? Chaque remarque déplaisante à son égard, chaque reproche était une épine empoisonnée enfoncée un peu plus loin dans son cœur déjà sombre. Qu’est-ce qui l’empêchait de péter un câble et d’aller dégommer tous ceux qui se seraient trouvés sur son passage ? Outre une force exceptionnelle qu’elle n’avait qu’en situation de crise, qu’elle n’avait pas en dehors de cela ? Sans doute le soutien psychologique que lui apportait Castiel sans le savoir. Elle savait pour qui elle se battait, et contre quoi. La folie. La colère. La rancune envers l’univers qui n’avait fait que de la trainer dans la boue. Et au final, il en sortait une jeune femme à deux visages qui pourtant n’avait qu’une seule personnalité, très stable et très solide. Dingue, non ?

   Revenons-en à la situation présente. La menace, l’invisibilité, Oméga, le lac, tout ça. Pourquoi fallait-il toujours se battre envers tout le monde pour s’assurer un avenir, en sachant que d’un autre côté, le combat rendait cet avenir toujours plus sombre ? Sincèrement, c’était ce genre de réflexion qui pourrissait le moral d’Eïleen. Alors elle essayait d’éviter le conflit, autant qu’elle le pouvait, souvent physique, moral aussi. Elle jeta machinalement un œil à la forêt une fois de plus, avant d’y voir un éclat. Du métal. Que personne ne lui dise que les animaux se baladaient avec des armes, hein ! Elle n’y aurait jamais cru. Et voilà qu’elle les toisait tellement intensément qu’ils en seraient morts sur place. Ou presque. Peut-être. D’ailleurs, elle n’avait même pas flippé lorsqu’il l’avait rendue invisible avec lui, elle n’avait pas prié pour que ça arrive, mais c’était une des choses à envisager, alors pourquoi pas. Puis il l’avait forcée à baisser son arme et elle ignorait encore comment réagir. Sa vie dépendait de lui à présent. Elle le savait, et elle n’acceptait pas que sa vie dépende de quelqu’un d’autre que d’elle-même, ou son colocataire improvisé. Franchement, le travail d’équipe avec des inconnus, ce n’était vraiment pas pour elle, ce n’était pas nouveau. Elle comptait aussi sur Crack pour ne pas se la jouer stupide et apparaître maintenant, sa vie dépendait également de cela. D’un autre côté, le pauvre petit animal devait sans doute tenir autant à la vie qu’elle-même, c’était logique.

   L’équipe qui se baladait par-là était une familière du coin. C’est-à-dire qu’elle les avait déjà vus, souvent et qu’elle connaissait leur visage par cœur, autant qu’ils connaissaient le sien. Plus en Light qu’en Eïleen d’ailleurs. Mais elle ne voulait pas dévoiler son deuxième visage à son nouvel « ami », et il n’était pas question de prendre ce risque à découvert. Alors elle était coincée. Elle baissa légèrement les yeux, détaillant les armes que les trois abrutis à quelques mètres d’eux portaient à la ceinture. Ses foulées seraient-elles assez rapides pour échapper aux coups de feu ? D’un autre côté, elle avait déjà essuyé des blessures par balle, c’était douloureux, mais ils ne l’avaient jamais touchée à des endroits graves. Bras, épaule, jambe une fois, heureusement qu’elle était déjà arrivée. Non. Ce qui lui faisait le plus peur dans leur petite troupe, c’était le mec au centre, il se trouve que c’était un hydrokinésiste relativement connu dans la région, et visiblement, il en avait particulièrement après les Spiritems, génial hein. Bref est-ce que le lac aurait sa peau avant qu’elle puisse courir jusqu’à sa cabane dans les bois et changer de visage ? Dur dur de savoir cela. Elle baissa d’avantage les yeux et se racla très légèrement la gorge pour murmurer, d’une voix audible uniquement pour l’homme qui se tenait près d’elle.

      – Je vais faire diversion. Tu restes invisible et, lorsqu’ils seront à ma poursuite, tu prends la direction opposée. Ne joue pas au héros, pas la peine que tu meurs. Je sais ce que je fais.

   Oh oui elle savait ce qu’elle faisait, elle connaissait la forêt par cœur, chaque sentier, chaque racine un peu trop proéminente qui risquait de la faire tomber, chaque espèce animale, chaque buisson plein d’épine, elle maîtrisait. Et son cœur était en train de ralentir doucement. Ce n’était pas la peur qui lui faisait cet effet, ou l’adrénaline, auquel cas son rythme cardiaque serait monté en flèche, mais c’était la concentration. Elle faisait le vide à l’intérieur d’elle, se préparait psychologiquement à choisir son chemin, pour laisser Castiel en dehors de danger. Mais l’hydrokinésiste qui se rapprochait dangereusement de leur emplacement réduisait considérablement sa marge d’erreur. Aurait-elle le temps d’accéder à l’orée du bois avant de se faire noyer sans autre forme de procès ? Il lui fallait une diversion, juste l’espace de quelques instants, vraiment ça urgeait. Inévitablement, son esprit répondit à sa place, sa partie sauvage, indomptable. L’animal de lumière vira ténèbres avant d’apparaître derrière l’hydrokinésiste, en somme entre lui et les deux autres glandus qui observaient la fin du coucher de soleil. L’obscurité serait une force. Mais l’alignement de la créature qui avait radicalement changé était quelque chose d’inquiétant, avouons-le. Elle n’avait plus le temps de penser à tout ça, elle y songerait lorsqu’elle serait en sécurité. Le plus puissant des trois recula en entendant ses camarades commencer à parler, il se retourna, ce fut la brèche, le moment où jamais. Light eut un léger sourire et dans un dernier murmure, elle lâcha :

      – Merci, lâche rien, tu fais du bon boulot, ah, au fait, si tu dois me retrouver un jour, moi, c'est Light…

   Et elle détala. En direction de la forêt. Crack lui offrait quelques secondes d’avances, deux, peut-être trois, voire cinq grand maximum. Ah, quatre finalement, elle eut le temps de compter dans sa tête avant que les voix près du lac commencent à hausser le ton, Crack avait sans doute disparu. Elle inspira profondément en accélérant le pas. Enjambant les troncs des arbres qui étaient tombés, elle fut étrangement rassurée lorsqu’elle sut enfin distinguer trois personnes la poursuivant. Génial. A présent qu’il faisait quasiment nuit, Oméga n’aurait pas de difficulté à survivre à tout ça, espérons-le. Et elle penserait à elle plus tard, elle s’en était déjà sortie, c’était une fidèle des situations de ce genre.

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